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Tu as débuté ton parcours professionnel par un poste d’informaticien dans le milieu hospitalier. Puis, en 2010, tu as suivi notre formation-métier Serrurerie pour le spectacle. Peux-tu nous parler de cette reconversion ?
J’avais fait des études d’informatique un peu « par défaut » ; c’était un secteur porteur et j’y ai travaillé pendant 8 ans avant de faire ma reconversion. J’avais depuis longtemps envie de faire autre chose, sans savoir quoi… J’ai utilisé mon DIF (actuel CPF) pour faire une formation d’initiation à la forge avec un artisan dans la Drôme et ça a été comme un déclic. J’y suis retourné sur mes fonds propres pour un perfectionnement mais ça ne me suffisait pas pour changer de métier. Parallèlement, j’étais investi dans une association de promotion de la musique amateure en milieu rural (l’Atelier de la Casserole) et faisais la déco pour les différentes manifestations qu’on organisait. Comme tout bon informaticien, j’ai fait une recherche Google sur les métiers du fer et de la décoration : j’ai trouvé le site du CFPTS ; je ne soupçonnais même pas que de tels métiers existaient. J’ai téléphoné à Bagnolet, et je suis venu faire une visite de l’atelier de serrurerie. J’ai décidé de postuler pour le CIF*, et on m’a donné ma chance.

Comment s’est passée ta formation ? Quels modules as-tu particulièrement appréciés ?
La formation s’est très bien passée ; j’étais vierge de toutes ces techniques et du milieu du spectacle. Ayant tout à apprendre, je me devais de prendre tout ce que l’on me donnait, sans a priori. Chaque module a été une découverte et le programme étant assez dense, les six mois de formation sont passés très très vite ! J’ai adoré apprendre à souder : cela demandait beaucoup de pratique et nous avons pu nous y consacrer. Je pense m’être senti plusieurs fois dépassé au cours de la formation et souhaité avoir plus de temps pour telle ou telle technique mais le projet collectif en fin de CIF consolide les apprentissages car il fait appel à tout ce qui a été vu pendant la formation ; et du coup, ça rassure.

Quel a été ton parcours professionnel suite à la formation ? As-tu pu travailler dans le spectacle immédiatement après ou y a-t-il eu une période transitoire ?
J’ai eu beaucoup de chance juste à l’issue de la formation: n’ayant pas de « réseau » dans le spectacle, j’ai envoyé un CV dans quasiment tous les ateliers de construction de France. Il est arrivé à l’Opéra de Tours le jour même où leur serrurier s’était cassé un doigt. L’atelier commençait une construction, ils m’ont appelé et m’ont demandé de faire une feuille de débit. Je l’ai faite de manière très scolaire et me voilà embauché pour un mois de construction aluminium. Ça a été mon billet d’entrée : la soudure de l’aluminium est une technique très recherchée. C’est cette même compétence qui m’a aussi permis de travailler en industrie.

En 2015, soit 4 ans après la fin de ta formation, tu as été embauché comme permanent à la Comédie de Caen, en tant que constructeur/machiniste, assistant du responsable d’atelier. Peux-tu nous dire quelles sont les grandes lignes de tes missions ?
Nous avons la chance d’avoir plusieurs constructions par saison, que ce soit pour nos créations ou pour des coproductions. Nous sommes sept permanents : deux menuisiers, deux serruriers, un peintre-décorateur, une costumière et un chef d’atelier. Nous embauchons aussi des intermittents selon les besoins des constructions. Mon rôle, en plus de la serrurerie, est de faire le lien entre le responsable de l’atelier et l’équipe de constructeurs, mais aussi le suivi des stocks et de l’entretien des machines-outils, les métrés, estimation des achats, devis, préparation des bon de commande, tenue de l’atelier, prise en charge de stagiaires ou apprentis..;

Fin 2017, tu es revenu au CFPTS, en tant que formateur cette fois. On peut dire que la boucle est bouclée ? Qu’as-tu pensé de ces nouveaux ateliers aménagés à Pantin ?
J’étais très enthousiaste de revenir au CFPTS et de pouvoir rendre un peu de ce qu’on m’a donné ; être avec des stagiaires qui ont la même curiosité que j’avais, c’est très stimulant ! Les nouveaux ateliers de Pantin sont bien adaptés, très bien outillés. Il existe beaucoup d’ateliers de construction bien moins lotis ! Emmanuel Lacroix (Chef serrurier, référent pédagogique de la formation, NDLR) et Nicolas Loridan (serrurier métallier, fidèle formateur du CFPTS) y sont pour beaucoup ! Une reconversion professionnelle, c’est aussi et surtout une « déformation de soi », et ça demande d’être très bien accompagné. C’est le cas.

* Le CIF (Congé Individuel de Formation) est un dispositif de financement de formation accessible aux salariés de tous secteurs d’activité, permanents et intermittents. Il permet de suivre une formation de plusieurs mois, notamment dans le cadre d’une reconversion professionnelle.